Derrière ce que je voyais tout de suite des vaches, je veux dire, le marron luisant de leurs poils qui se détachait sur le vert artificiel de l'herbe, et je ne parle pas de leurs pis gonflés de lait ni de leurs muscles qui semblaient leur être poussés, comme une maladie, de l'intérieur du corps, je voyais l'animal - Vache avec un grand v ; celui qui contenait toutes les vaches dans leur pleine force et leur présence comme un instant unique de la vie. Un animal donc qui n'était pas lié aux hommes comme une pauvre bête exploitée et mangeable à toutes les sauces les dimanches en famille, ni perdu dans le tout et le rien des choses. Un animal, pour continuer, plein de dignité en dehors de son troupeau, qui se trouvait au-delà de lui et qui apparaissait comme la présence invisible, à l'oeil nu, du monde, comme une de ses pièces ; un animal surtout, pour terminer avec cela, qu'on ne pouvait pas trouver découpé en morceaux pleins de sang à l'étal d'un boucher et encore moins en tranche rôtie dans une assiette, donc.
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