L’histoire des universités fut longtemps confondue avec l’analyse des doctrines qui y étaient élaborées ou encore avec l’exposé de l’évolution institutionnelle des facultés et collèges qui les composaient. Depuis peu cependant, on a songé aussi à étudier les relations qui s’organisaient entre ces établissements d'enseignement supérieur, créations originales du Moyen Age occidental, et les différentes composantes de la société. Le remarquable ouvrage que S. Stelling-Michaud a consacré à L’Université de Bologne et la pénétration des droits romain et canonique en Suisse aux XIIIe et XIVe siècles (Genève, 1955) est évidemment loin d’être étranger à cet important changement d’orientation. Puisque la plupart des étudiants quittent l’Université qui les a formés après l’obtention de leurs grades, il semble particulièrement logique de s’intéresser à leur insertion dans la société. C’est pourquoi j’ai voulu dans ce livre mettre en évidence, le plus concrètement possible, l’intégration des universitaires qu’ils soient maîtres-ès-arts, juristes, physici ou théologiens, dans les cadres familiaux, administratifs, religieux et politiques du diocèse de Liège. L’étude du rôle joué par les universitaires prébendés ou résidant dans cette circonscription ecclésiastique ne pouvait évidemment être réalisée qu’à partir de l’analyse d’un nombre important de cas individuels, si bien que chacun des personnages remplissant des conditions déterminées ont dû être préalablement identifiés. Ces notices biographiques constituent les fondations de l’exposé qui va suivre ; elles feront l’objet d’une publication séparée sous le titre Les maîtres universitaires du diocèse de Liège, 1140-1350. Répertoire biographique. Les lecteurs, désireux de prendre connaissance de détails concernant l’un ou l’autre gradué, voudront bien se reporter à ce volume, auquel d’ailleurs je ferai très souvent référence.
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