La lecture d'une oeuvre poétique aussi vaste et riche que celle
de Frédéric Jacques Temple produit nécessairement une
vision du monde. Il est beau d'en baliser les espaces, et de les
éclairer comme par les lueurs d'un phare, à partir de ses propres
images sur l'infini du causse ou sur l'écume des dauphins dans la
Méditerranée des dieux grecs, sans jamais abandonner un rapport
direct, intuitif et empathique à cet univers artistique.
Mais pour pleinement accueillir cette poésie et fraterniser avec
son auteur, il faut aussi interroger les contours de sa pensée de voyant
sur les points fondamentaux de toute réflexion humaine. Avant tout,
l'interroger évidemment sur le visage de Dieu qui émerge de ses
enquêtes de poète-paléontologue, chasseur des formes de la vie
jusque dans l'observation de la carapace minuscule des limules, de
l'orbite asséchée des aurochs, ou des mains pariétales dans les grottes
préhistoriques. Interroger par l'analyse des textes, puis discuter
même dans un vrai dialogue accordé par l'auteur, pour prolonger
encore le contact, la connivence. Interroger, discuter, contester
l'oeuvre du poète pour mieux percevoir sa vision du monde.
Apprécier aussi son intérêt pour l'homme, dans la suggestion
d'humbles présences familières ou dans l'évocation de la haute stature
de compagnons artistes. Aborder ainsi les contrées de l'essentiel. Et ne
jamais oublier : la poésie de F. J. Temple est offerte comme un
partage du soleil et elle sauve la joie d'aimer le jour.
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