Dans Les mots et les choses (1966), Michel Foucault accorde une place centrale à l’analyse de la disposition archéologique du savoir classique. Le présent ouvrage s’attache à expliciter les principaux enjeux de cette analyse, en montrant qu’elle renvoie au fond à une double interrogation. De quelle pensée du Même l’épistémè de l’âge classique relève-t-elle ? Et comment cette pensée du Même en vient-elle à organiser la mise en ordre des choses dans des savoirs positifs (grammaire générale, histoire naturelle, analyse des richesses) qui s’élaborent eux-mêmes suivant les contraintes épistémologiques fortes d’une nomenclature et d’une taxinomie ? La première interrogation engage clairement le statut philosophique d’une archéologie du savoir de l’âge classique. La seconde implique en outre, pour l’archéologue, une manière de travailler et de penser à partir de l’archive discursive d’une époque. Le livre de Philippe Sabot s’efforce ainsi de rendre compte de cette double dimension de l’analyse archéologique de Foucault en attirant l’attention à la fois sur l’effort de systématisation dont relève une telle analyse et sur le traitement particulier qu’elle propose des archives du savoir.
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