« Les pousses rituelles, que nous étudions dans ce livre, résultent de la germination de grains de blé, d'orge, de légumineuses ou d'autres semences placés dans des lieux fermés pendant deux à trois semaines en utilisant des pots, des paniers ou des assiettes, au fond desquels on a déposé de la ouate ou un peu de terre. Ces pousses sont un cas exemplaire des liens que, par-delà les objets, les sociétés humaines établissent, parfois dénouent ou bien renouent en intégrant finalement l'autre dans leur propre univers, et en se montrant disposées à en écouter les raisons. »
En 2009, l'UNESCO inscrit Norouz, la fête du Nouvel An iranien et celle des autres peuples qui faisaient partie de l'Empire persan, sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. En 2010, c'est l'Assemblée générale des Nations Unies qui reconnaît le 21 mars comme Journée internationale de Norouz, encourageant ainsi tous les pays du monde à s'inspirer des traditions printanières de cette fête pour promouvoir la paix. Norouz intéresse trois cents millions de personnes. Lors des célébrations auxquelles la fête donne lieu, des tables rituelles sont dressées avec sept éléments, parmi lesquels des pousses (de blé, d'orge, de lentilles et d'autres graines) que les femmes font germer dans les maisons pour marquer un nouveau commencement : Le matin des dieux. Ce livre interroge les possibles origines zoroastriennes de ce rituel, de sa diffusion et déclinaison de l'Inde jusqu'à l'Europe. Il en résulte un voyage passionnant dans le temps, de la Grèce ancienne au
Liban, en passant par la Sicile et la Sardaigne, jusqu'à la Provence française, qui nous révèle les similitudes, surprenantes, entre ces différentes traditions.
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