La princesse Arjumand descendait sans hâte le sentier au milieu d'un bouquet de saules. Tout en bas, la Jamna formait une anse, qui luisait à travers les buissons, brunâtre et inerte comme du thé. De temps en temps, une goutte d'eau attardée sur une branche venait marquer d'une tache sombre son châle orange pâle. L'une d'elles tomba sur sa joue et coula comme une larme. Son visage, tendu, exprimait l'attente : visage maigre, enfantin, aux grands yeux noisette, à la bouche petite et vive.
Le sentier s'incurvait brusquement. Dans l'eau peu profonde, cinq jeunes garçons tout éclaboussés de savon baignaient trois gros éléphants. Par jeu, les éléphants agitaient continuellement leur trompe, aspergeant les garçons nus et bruns qui, excités, poussaient des cris aigus en brandissant leurs brosses. Au-dessus de leurs têtes, des singes aux longs poils, suspendus aux branches d'un casuarina, jetaient des brindilles dans l'eau et couvraient d'imprécations les éléphants dans leur caquet féroce.
(Extrait)
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