Tout semble avoir été dit sur les malheurs de l'École ; mais à quelques mois des
élections de 2007, les questions d'éducation restent au coeur de l'actualité.
Pendant ce temps, le mammouth, la machine administrative, prospère et profite
de la complicité frileuse des politiques de tous bords : il continue à afficher de
pseudo réformes et à construire de coûteuses usines à gaz.
C'est cette impuissance tranquille que révèle une inspectrice pédagogique
régionale. Elle introduit ainsi dans le débat un point de vue rarement exprimé,
celui du veilleur, éveilleur de talents, constamment présent sur le terrain.
Dégagée aujourd'hui de son devoir de réserve, Geneviève Winter rappelle des
vérités dérangeantes et le leurre des solutions bâclées ou consensuelles : la
décentralisation, le mythe de l'établissement de proximité, l'enseignement à la
carte, les enseignants «animateurs» sans initiative ni autorité.
Ce désordre a largement contribué à effacer les repères, à priver les élèves des
savoirs fondamentaux et à constituer les ghettos scolaires. Et surtout le ministère,
plombé par des décennies de cogestion paresseuse avec les syndicats,
néglige l'essentiel : on ne fera rien pour nos enfants, si l'on ne redonne pas force
et professionnalisme à un capital mal géré : les enseignants du second degré.
Au lieu de soutenir leur engagement et leur autorité, une administration centrale
aveugle et incohérente les noie dans un océan d'instructions contradictoires et
les laisse naviguer sans boussole avec leurs chefs d'établissement débordés.
Les solutions existent, et l'auteur en propose. Mais elles demandent du courage.
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