Présent dans tous les esprits, un spectre hante notre actualité : l'identité. Sur fond de mémoires blessées, certains citoyens s'inquiètent, alors, d'une remise en cause des valeurs de la République, pendant que d'autres dénoncent la persistance des logiques coloniales et les souffrances que celles-ci engendrent. Dans ce contexte, des mots s'entrechoquent : « Racisation », « privilège blanc », « racisme systémique », « islamo-gauchisme », « essentialisme », « identitarisme ».
Au-delà des invectives ou des polémiques, il convient de clarifier les courants de pensée qui irriguent les études postcoloniales et décoloniales.
Pour quelle raison et à quelle fin, leurs promoteurs mobilisent-ils la psychanalyse ? Sur quelles traditions philosophiques appuient-ils leurs analyses ? Les penseurs décoloniaux interrogent, pour leur part, la modernité/colonialité en remontant à la « conquête » de l'Amérique (1492). Cette prise en compte d'une histoire s'étalant sur plusieurs siècles permet-elle d'éclairer notre situation actuelle ? Par ailleurs, le retour de la « race » dans les discours contemporains conduit-il à effacer la question sociale et à faire ressurgir un « racialisme » dont nous pensions être débarrassés ? Les réponses à cette myriade de questions se révèlent essentielles pour relever le défi politique d'un pays plus que jamais morcelé.
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