La célébration du "Mai de sainte Tulle" qui anime, à chaque printemps, le village de Cucuron, sur le flanc sud du massif du Luberon, témoigne de traditions qui se sont agrégées sur plus de cinq siècles. "Planter le Mai" est une pratique commune jusqu'au milieu du XIXe siècle dans la plupart des régions de France et de l'Europe occidentale. Dans le droit-fil des cultes naturalistes liés aux symboles de l'arbre dressé, mât totem ou axe cosmique, l'érection de ces arbres de mai exprime la permanence du renouveau de la nature, l'hiver finissant.
Les ravages de la peste, qui décime les populations au cours des siècles passés, génèrent au sein de la chrétienté le recours aux processions, aux pèlerinages et aux offrandes. L'offrande d'ex-voto dédiés à un saint protecteur d'une communauté paroissiale prend parfois la forme de plantations de Mai. L'épidémie de 1720 emportera plus de 800 âmes, le tiers de la population de Cucuron.
La Révolution française, en supprimant toute référence au culte religieux, donc à la procession du Mai de sainte Tulle et en instituant la célébration de l'arbre de la liberté, cristallisera des tensions majeures dans la communauté villageoise. Jusqu'à faire couler le sang d'un enfant du village, le 21 mai 1799.
En puisant patiemment dans les riches archives de la commune de Cucuron, René Volot s'est attaché à mettre en lumière les multiples éléments constitutifs de la fête du Mai de sainte Tulle. Il invite le lecteur à porter un regard attentif sur la permanence de traditions qui font l'essence même de notre vie communautaire.
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