Depuis 1976, au fil de ses rééditions (1980, 87, 92), le roman de formation le Lycéen est devenu un genre de classique. Avec le Grand Meaulnes rectifié Scipion l'Africain qui lui sert de sujet, entre Guerre des Boutons et Désarrois de l'élève Törless, cette épopée frénétique des préaux a pu être ainsi célébrée : «Les Chants de Maldoror réécrits par Pim-Pam-Poum».
L'action, abracadabrante comme la narration, c'est la lutte des classes. Chant de bataille libertaire, le Lycéen immortalise avec un réalisme minutieusement éprouvant la lutte à mort éternelle que se livrent autorité et immaturité. Chahut et colles font rage triche, vol et sabotage, onomatopées contre équations, foutoir contre conseil de discipline.
Face aux inquisiteurs professoraux ou parentaux, les héros réels de l'histoire sont les vandales transcendants : Zingaro le messie du inéfait ou Jean-Marien l'ainé enragé. De 400 coups en baffes et renvor, de la rentrée 1965 à mai 1968, d'Henri-IV à Michelet ou Sèvres en passant par l'Afrique noire, sur un mode funèbre enjoué, le Lycéen déploie, tout en véhémence langagière, une fantastique galerie de portraits en situation et une fresque de mémoire authentiquement ethnologique, entre imbécillités et mythe.
Cet anti-Panthéon pubertaire, indisponible depuis cinq ans, est présenté aujourd'hui, épuré et étoffé de chapitres inédits, en édition monumentale définitive.
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