Le livre marquant de la période que couvre ce Journal est Stolz. Ce roman, qui fait «consciemment écho au Lenz de Büchner», lui a valu en 1975 le prix de littérature de Brême.
Dans le Journal, nombre de pages témoignent de sa lutte pour se libérer de cette figure de Stolz. Il n'est pas étonnant que la fureur amoureuse de l'année 1977, sur laquelle s'étend le Journal, ait été ressentie par Nizon comme une régression et aussitôt mise en relation avec Stolz. Mais voilà longtemps que Paul Nizon n'est plus Stolz. C'est aux Scènes de la vie conjugale d'Ingmar Bergman que lui font penser ses tiraillements entre les deux femmes, tiraillements que lui-même ressent comme une catastrophe existentielle. Il affronte la crise avec un humour et une autodérision qu'on ne saurait méconnaître.
Réflexions sur son travail passé, sur «la grande ville», sujet d'espoir et de désillusion; sur les Américains et avant tout Thomas Wolfe, mais aussi Tolstoï, Rilke, Kafka, Joseph Conrad et Peter Handke - lectures, analyses, prédilections, rencontres avec d'autres auteurs jalonnent également ce volume, qui livre de Nizon une tout autre image: l'écrivain dompte le chaos de ses expériences existentielles en se défaisant du passé, en se remémorant le présent, en le réinventant et en produisant, grâce à cela, littérature et vie.
Extrait de la postface de Wend Kässens.
Ce second volume du Journal de Paul Nizon, qui embrasse les années 1973 à 1979, montre un auteur de plus en plus maître de ses moyens, en passe de devenir cet écrivain consacré qui bientôt, avec le roman L'Année de l'amour, gagnera sa place dans la littérature européenne.
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