La loi du 4 mars 2002 relative à l'autorité parentale a
octroyé aux juges le pouvoir d'imposer une résidence
alternée, au nom de «l'intérêt supérieur de l'enfant». Or
cette loi n'a prévu aucun garde-fou qui pourrait éclairer
leurs décisions. Cet «intérêt supérieur» constitue une formule
théorique qui désigne essentiellement l'intérêt des
parents. Ces enfants de 0 à 6 ans le plus souvent, mais
aussi plus âgés, sont très souvent traités comme des
biens indivis qui relèveraient d'un droit de propriété.
Ils sont donc partagés, condamnés à mener une double
vie, sans repère fixe affectif ni géographique, avec toutes
les conséquences qui s'ensuivent sur la construction de
leur personnalité.
Malgré les travaux des pays anglo-saxons qui nous ont
précédés dans la voie de la résidence alternée et en
constatent souvent les méfaits chez nombre d'enfants,
la loi définitive a durci sur certains points la proposition
initiale. Ce livre, qui s'appuie sur de nombreux témoignages
de parents et sur les analyses d'avocats, de
pédopsychiatres et de psychanalystes, a pour objet
de briser cette quiétude, d'informer, d'interpeller les
consciences, de provoquer si possible une réaction
politique pour modifier le texte de loi.
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