Ce commentaire cherche à lire et faire lire un Jonas du début du IIIe siècle avant notre ère écrit dans une Judée hellénistique encore proche de l'expérience de la Transeuphratène perse et aux prises avec des questionnements nouveaux sur la fonction et la valeur de la mémoire prophétique en voie de canonisation. L'intérêt du récit en mer et à Ninive porte à chaque fois, non sur un discours prophétique à peu près absent, mais sur une discussion de l'agir du Dieu de l'univers en rapport avec la parole donnée à Israël et confiée au prophète.
La fréquentation des littératures égyptienne et grecque suggère des auteurs qui soient des litterati à proximité de la bibliothèque du temple de Jérusalem. Il s'agit pour eux de décider de canoniser ou non, et comment, leur collection de textes prophétiques. Comment affronter alors les catégories d'histoire, de réel, qui envahissent ce qui fut longtemps le seul domaine de la mémoire conçue comme cultuelle ? Tout devient affaire d'interprétation.
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