« L'inconscient, ça parle, ce qui le fait dépendre du langage ». La formule de Lacan est frappante. Et d'autant plus pertinente qu'elle s'inscrit directement dans la ligne tracée par Freud. Relisez, par exemple, L'interprétation des rêves. Le rêve, cette « voie royale vers l'inconscient », est un texte, un texte qui obéit aux règles du langage qui le produit. Il faut établir ces règles - c'est le travail que mène Freud tout au long du livre - pour comprendre le sens du rêve.
Le linguiste a pour tâche de décrire le langage. Comment pourrait-il ne pas s'intéresser au langage de l'inconscient ? Michel Arrivé, linguiste de son état, a fait le pari d'entrer en linguiste dans le domaine de l'inconscient. Évitant tout pédantisme, il procède d'abord à une relecture de Freud, et montre à quel point l'inconscient freudien est intimement lié, en tous ses aspects, au langage. De Freud il passe à Lacan : il prend au sérieux - c'est-à-dire à la lettre, comme il faut le prendre - l'illustre aphorisme « l'inconscient est structuré comme un langage ». La grammaire est là - celle de Saussure, de Damourette et Pichon ou de Benveniste - pour fournir des modèles aux opérations de l'inconscient. Le sexe et la mort donnent lieu, dans un ultime chapitre, à une passionnante confrontation de leur statut dans le langage et dans l'inconscient.
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