Sommes-nous condamnés à vivre désormais dans une société de marché? Non, car contrairement à ce qu'affirment les libéraux, un tel avenir est très peu probable. Telle est la thèse, provocante mais convaincante, développée par Guillaume Duval. Il montre combien le fonctionnement même du marché est dépendant d'un tissu de plus en plus dense de rapports non marchands. Et comment la concentration accélérée des entreprises réduit constamment le rôle du marché concurrentiel - une concentration souvent socialement utile, tant la concurrence coûte cher. Quant aux marchés financiers, ils ont prouvé leur immaturité et leur incapacité à jouer le rôle central que les libéraux prétendaient leur confier.
La «société post-marché» qui se dessine ainsi ne garantit cependant aucun lendemain qui chante. Elle oblige à repenser les modes d'intervention politique en économie. L'auteur explore les moyens d'exercer un contrôle social effectif sur les grandes entreprises multinationales dans un contexte où la généralisation du salariat bouscule le mouvement ouvrier et le schéma classique de la lutte des classes. Il plaide notamment pour que la «responsabilité sociale des entreprises» devienne un des leviers privilégiés d'une profonde transformation démocratique du système économique. Un plaidoyer à la fois lucide et mobilisateur.
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