«Le corbeau, dont les aides-cuisiniers
s'occupaient comme d'un animal
de compagnie, était le seul oiseau
du camp. Les merles, les étourneaux
et même les vulgaires moineaux
mouraient sur la clôture électrique
et le ciel au-dessus des blocks était
vide, désert. Il est étrange et anormal
de vivre dans un monde sans oiseaux
et Lisa Pomnenka peignait leurs
ombres ailées dans son ciel. Elle les
peignait aussi à la cime des bouleaux.
Les oiseaux aux gorges bleues, jaunes
et rouges étaient perchés là et les
enfants les montraient du doigt en
apprenant leur nom.»
Otto B. Kraus
«Le Mur de Lisa Pomnenka transpose
en fiction une histoire dont l'auteur
fut le témoin et l'acteur : celle d'un
groupe d'enfants et de jeunes adultes
juifs qui, envoyés de Theresienstadt
dans le "camp des familles" de
Birkenau en décembre 1943, vécurent
six mois dans le "block des enfants".
Là, au coeur du leurre qu'était ce
camp-vitrine, une activité culturelle
se poursuivit en dépit de la perspective
de la mort, que les enfants avaient
comprise. Ce roman raconte les efforts
des éducateurs pour les en protéger,
et se protéger eux-mêmes. Au-delà
de leurs projections sionistes ou
marxistes, et d'une révolte avortée,
il raconte la survie de l'espoir quelle
que fût "sa couleur ou sa forme" :
il dit qu'une foi étrange dans
le présent, aidée des forces de l'art
et de l'humour, fit parfois de cette
"communauté forcée" une espèce de
famille, et cherche la parole poétique
dans l'enfance la plus altérée.»
Catherine Coquio
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