Le langage de la morale
Paru en 1952, ce classique de la métaéthique exposait alors un programme auquel l'auteur n'a jamais renoncé. Partant de l'idée que les énoncés moraux ne sont jamais réductibles à des assertions de faits, Hare se refuse néanmoins à les traiter comme de simples expressions d'émotions. L'enjeu, à l'heure du triomphe du positivisme logique, est de taille : soustraire le discours moral à l'accusation d'irrationalisme.
Le projet au coeur de cet essai est à la fois ambitieux et modeste. Ambitieux, puisqu'il s'agit de démontrer que la rationalité ne se limite pas à l'application de règles visant à faire correspondre des propositions et des faits. Employer « Devoir », « bon » ou « juste » implique d'obéir à des règles assez rigides pour être explicitées par l'analyse, et assez souples pour permettre la créativité morale et l'adéquation avec l'expérience concrète. Modeste, car Hare s'en tient à une forme de minimalisme métaéthique : les termes évaluatifs sont ramenés à leur dimension la plus formelle, à savoir leur caractère prescriptif et universalisable.
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