Le 24 février 2022, quand la Russie déclenche son blitzkrieg contre l'Ukraine, il y a d'abord un moment de totale sidération, puis une colère sourde qui monte à mesure que l'on devine - mais de si loin ! - l'horreur d'une guerre en direct et cette fois aux portes de l'Europe, l'exode de millions de personnes fuyant les bombardements, la terreur instaurée par les occupants, les massacres assumés, les tragédies annoncées.
C'est alors que la journaliste Elisa Mignot reprend contact avec une jeune femme ukrainienne qui vit maintenant à Paris. Elle s'appelle Olga et a été, en Ukraine, son interprète au cours de deux reportages : en 2014, sur la révolution du Maïdan, puis en 2018 sur des combattants ukrainiens de la guerre du Donbass. Elle « souffre terriblement d'être loin des siens, de ne pas savoir, minute par minute, ce qu'ils font, ce qu'ils traversent, s'ils sont vivants » car toute sa famille est à Kyiv, dont sa soeur, Sasha.
Toutes les deux sont francophones et Elisa Mignot leur propose d'écrire, avec son aide, leur journal de guerre « pour nous raconter ce que l'on ne peut pas comprendre quand on ne le vit pas dans sa chair ».
M le magazine du Monde publie la première semaine de ce journal. Il y en aura cinquante autres et, de même que des milliers de fidèles lecteurs, on aura bientôt le sentiment de connaître Olga et Sasha Kurovska, comme si elles étaient devenues des membres de notre famille.
« J'aurais aimé que le journal d'Olga et Sasha s'arrête avec la fin de la guerre, nous dit la journaliste dans sa préface. Mais ça n'a pas été le cas. » À l'heure où l'on imprime ces pages, la guerre continue.
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