Le jardin des moines
La veillée à Benicarló
Manuel Azaña, Président de la Seconde République espagnole (1936-1939), est mort en 1940, exilé à Montauban. Les deux textes présentés ici sont des jalons de la vie de l'homme de lettres et du politique qu'il fut. Le jardin des moines, traduit par Elvire Diaz, est le premier roman autobiographique de Manuel Azaña, publié en 1927, qui n'a cessé d'être réédité en Espagne depuis lors. Ce récit qui retrace l'éducation religieuse reçue par Azaña à la fin du XIXe siècle, chez les Augustins de l'Escurial, de facture classique et de registre soutenu, mêle humour, mélancolie et lyrisme, et offre de savoureux portraits et d'intéressantes réflexions sur l'histoire et la société espagnoles. Témoignage de vie et oeuvre littéraire, il est tout à fait singulier dans le parcours du futur homme d'État et dans l'histoire littéraire espagnole. Le second ouvrage, La veillée à Benicarló, traduit par Jean-Pierre Amalric, est un dialogue écrit en pleine guerre civile par l'homme qui incarnait la légitimité républicaine tout en ressentant au plus profond de lui-même la tragédie qui se jouait. Les personnages de fiction qu'il met en scène expriment les points de vue et le débat intérieur ressentis par Azaña lui-même et par ceux dont il se sentait le plus proche, les Républicains. Ce texte vigoureux, souvent implacable, impose au lecteur un exercice de lucidité dont il ne sort pas indemne. La traduction nouvelle, ici présentée, se propose de le rendre en français dans une langue immédiatement accessible à nos contemporains. Les deux textes sont précédés d'une introduction les replaçant dans leur contexte et accompagnés de notes.
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