Les régimes, de tout temps, n'ont jamais été assez sots pour confier l'autorité au médiocre, sinon ses courtes vues auraient eu rapidement raison et de ses semblables, et de l'élite ; mais, au contraire, ils l'ont toujours confié aux élites.
Néanmoins celles-ci ne peuvent exercer le pouvoir qu'avec le consentement des masses. Si un gouvernant tient à rester au Pouvoir, il va nécessairement tout faire pour flatter les masses, pour son bien, et pas toujours pour le leur, car leurs exigences ne sont pas toujours avantageuses.
Quel est le meilleur régime ? Celui, quelle que soit sa forme, où le gouvernant est désintéressé. Pour ce faire, éloigner de lui tout ce qui peut le tenter. Dès que la tentation est permise, alors l'exercice du Pouvoir subit un vice de forme majeur, qui va entraîner l'apparition de deux démons : la convoitise, et la démagogie. C'est-à-dire, par intérêt personnel, la multiplication des promesses infantiles, des flatteries coupables, des mensonges éhontés, et des réalisations de courte durée. Le comble de la démagogie sera de faire croire que le gouvernement est à l'écoute du moindre désir du peuple, et, même, que c'est le peuple lui-même (démos), à travers ses élus, qui gouverne. Ce régime, apparemment parfait, a un nom : c'est la démocratie. C'est, contrairement aux apparences, le régime le plus vicieux, car le plus démagogique : il permet au peuple, par le biais de ses exigences, de faire régner son ignorance. Plus l'Etat satisfait les désirs populaires, plus il répand la loi de la médiocrité.
Dans cet ouvrage philosophique, politique et religieux, l'auteur nous fait voyager de la Grèce antique jusqu'au Concile Vatican II, où de nombreuses directives disciplinaires et liturgiques ont été amendées.
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