Le centenaire de la Grande Guerre imposait une biographie française du grand-duc Nicolas Nicolaievitch (1856-1929). Fils d'un père héros de la guerre russo-ottomane de 1877, oncle de Nicolas II qui avait été son élève dans la cavalerie, où lui-même excellait, il fut en 1914-1915 le commandant suprême de l'armée russe.
Francophile, très lié au président Poincaré et au général Joffre qui l'admirait, il fit envahir dès l'été 1914 la Prusse orientale allemande et la Galicie autrichienne, sauvant ainsi la France d'un désastre irrémédiable.
D'une autorité impressionnante qui lui avait fait extorquer au tsar en 1905 la première Constitution russe, ce partisan de l'autocratie le mit aussi en garde contre Raspoutine, qu'il lui avait pourtant présenté.
Ces initiatives et les revers de 1915 lui coûtèrent son poste. Très populaire, jalousé par le tsar rêvant d'un destin sacrificiel, il fut envoyé dans le Caucase où il écrasa les Turcs. Comme en Pologne, il y traita les différents peuples avec équité.
Pressenti par l'opinion comme « Nicolas III » mais refusant de s'y prêter, il se réfugia en Crimée pour échapper aux bolcheviks.
Recueilli par le roi d'Italie, son beau-frère, puis installé en France, il y dirigea la majeure partie de l'émigration russe. Soutenu par Wrangel, Koutiépov et Krasnov, son bras droit, il fut emporté par la maladie et le malheur de son peuple. Inhumée dans l'église russe de Cannes, sa dépouille fut transférée en 2015 à Moscou.
Héros national, le grand-duc Nicolas méritait, comme sa mère sainte Anastasie de Kiev, l'hommage que lui décerna Ivan Bounine, prix Nobel de littérature en 1933.
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