En histoire, la notion de genre a beaucoup évolué et son usage, toujours
en mouvement, fluctue en fonction des enjeux sociaux et du
regard posé sur l'évolution des sociétés.
Récemment, le sens du mot genre s'est complexifié et peut dérouter
un public non averti. Pourtant, sa fonction, en débat dans plusieurs
disciplines, est d'une grande actualité dans nos sociétés, puisqu'elle
permet de repenser, du point de vue des «minorités», les dispositifs
normatifs qui régissent les rapports entre les sexes et façonnent les
corps. De ce point de vue, le genre déborde largement les limites de
l'histoire. Michèle Riot-Sarcey fait le point sur ces questions.
Dans cet ouvrage, le genre est saisi comme concept. Il questionne
les rapports de pouvoir entre hommes et femmes et permet ainsi de
mettre à l'épreuve du genre les catégories dites représentatives qui,
au cours de l'histoire, se sont révélées être le produit des rapports
de domination. Si l'histoire des constructions identitaires, des rôles
sociaux et des sexualités a été prise en compte par la discipline historique,
celle des principes fondateurs de nos sociétés, dont le référent
reste le masculin, se doit d'être interrogée, de la notion d'universel à
celle d'égalité. Or cela suppose de bouleverser les savoirs établis et
les continuités historiques qui ont été élaborées au rythme d'une évolution
lente et parcimonieuse de la liberté. Une partie des travaux de
Michèle Riot-Sarcey, présentés ici, relèvent, en ce sens, d'une critique
historiographique.
Outre ces analyses, le livre aborde des questions de méthode, il
propose une réflexion sur les pouvoirs en exercice et analyse le rapport
problématique entre la pensée de Michel Foucault et les études
de genre. Cette édition réunit des textes publiés dans différentes revues
ou livres collectifs de 1993 à 2010.
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