Le génocide en droit à l'épreuve du génocide de l'émotion
Cas de la République du Congo
« Puisqu'il faut témoigner sur le génocide, parler de notre histoire, et puisque nous avons tous vécu les mêmes faits, parlons-en donc sans tabous. Parlons-en dans nos langues communes, sans interprètes ni traducteurs. Témoignons de ce qui s'est passé réellement dans notre pays, au sein de notre peuple. [...] Seulement, que celui qui s'engage à témoigner ne rapporte que ce qu'il sait, ce qu'il a vécu, ce qu'il a vu ou entendu. Surtout, il lui faut respecter cette directive du professeur Théophile Obenga : « Celui qui doit témoigner de l'histoire doit justifier de la compétence, de l'autorité et de la légitimité. »
C'est en ces termes qu'en décidant de répondre à Nsaku Kimbembe et à Dominique Kounkou sur le Génocide des Lari, A. C. Makosso invite ses compatriotes à dépassionner le débat, à enrichir le témoignage de l'histoire et à s'abstenir de la symétrie, de la contamination et de « l'idéologie de la haine ».
Prenant à son compte ce propos d'Albert Camus : « Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde », A. C. Makosso pense que les intellectuels doivent s'interdire de galvauder la notion de génocide, par respect pour ceux qui, dans l'histoire, ont été victimes de ce crime sans nom, que Winston Churchill n'avait pas pu qualifier, interpellant ainsi la conscience de Raphaël Lemkin, obligé de réfléchir longuement pour trouver le mot que l'on veut tourner en dérision, de nos jours, à l'effet d'instrumentaliser l'émotion des populations à des fins inavouées.
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