La silhouette fine et élancée du général Henri Gouraud de même que ses yeux bleus perçants qui illuminent une barbiche Empire est bien identifiés durant l'entre-deux-guerres, car le « glorieux manchot », amputé du bras droit aux Dardanelles, est le seul officier autorisé à saluer du bras gauche. Grand vainqueur de Ludendorff en juillet 1918, gouverneur militaire de Strasbourg reconquise, il est adulé par les Français en 1919, au point que l'on parle de lui pour le maréchalat.
Sa carrière commence pourtant auparavant, et en particulier en Afrique, où il demande à partir dès sa sortie de Saint-Cyr. Dans le sillage de Gallieni et de Joffre, il y fait son apprentissage d'officier colonial, métier complexe où il embrasse mille tâches. Successivement explorateur du Tchad et conquérant de la Mauritanie, il est surtout un brillant disciple du général Lyautey au Maroc, entre 1912 et 1914. Après la Première Guerre mondiale, il est envoyé au Levant par Clemenceau pour mettre en place la politique mandataire en Syrie et au Liban. De retour en France en 1923, il est nommé gouverneur militaire de Paris et membre du Conseil supérieur de la guerre.
Julie d'Andurain brosse avec maestria le portrait de ce général hors du commun à la carrière époustouflante, soucieux de la mémoire de ses hommes, qui fit notamment ériger le monument aux morts des armées de Champagne à Navarin, dans la Marne, où il demanda à être enterré, « au milieu des soldats de la IVe armée qu'[il avait] tant aimés ».
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