La publication en France du Général de l’Armée morte a apporté une révélation : celle d’un écrivain albanais de 35 ans que son roman a situé, du premier coup, à un rang enviable sur le plan de la littérature internationale.
Vingt ans après la défaite des Italiens en Albanie, un général italien, celui que Kadaré appelle le général de I’Armée morte se voit chargé de récupérer les cadavres de ses compatriotes laissés sur place. Il a beau arriver en compagnie d’un prêtre, et ils ont beau avoir les relevés exacts des tombes, les mésaventures s’accumulent. C’est pour l’auteur l’occasion de semer, chemin faisant, anecdotes et réflexions attribuées aux morts, aux vaincus.
Et voici que le général italien et son prêtre rencontrent un général allemand. L’Allemand est accompagné d’un maire. Eux aussi cherchent les ossements de leurs soldats tombés autrefois en Albanie. Mais pour eux, cela finira mal, car le maire se livre à une malhonnêteté. Ce roman saisissant nous fait assister en même temps au spectacle du drame et au spectacle de l’humour. lsmaïl Kadaré regarde avec cruauté ses généraux se défaire au fur et à mesure que leur mission perd tout caractère sérieux.
Le roman d’lsmaïl Kadaré est important parce qu’il renouvelle le genre du roman de guerre tel que nous le connaissons. Il va plus loin. C’est un grand roman, une histoire limpide qui témoigne, avec un tact extraordinaire, d’une expérience humaine unique.
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