Le flou et la littérature
Le flou semble être le signe d'un défaut, d'une défectuosité, d'un manque, d'un négatif. Est-ce si sûr ? Faut-il en rester à l'idéal classique de clarté et de précision d'un Boileau ou d'un Descartes ? Si cet idéal est nécessaire en mathématiques et en logique, fécond dans les sciences expérimentales, en est-il de même en art ?
Ainsi, en littérature, le flou est-il un obstacle ou bien, au contraire, un fabuleux outil permettant à l'auteur et au lecteur d'opérer des interprétations sans cesse renouvelées du monde extérieur, du monde intérieur, du monde créé qu'ils visent ? De telle sorte qu'accèdent aux loges d'honneur, certes le style et la forme, mais surtout les problèmes philosophiques du réel, des rapports sujet/objet, du rapport au monde, du savoir et les problèmes existentiels du flou, du trouble, de l'indistinct et du confus ? Au point que toute Lettre à un jeune écrivain pourrait commencer non pas par un « Évitez le flou », mais par un « Travaillez le flou, et tout suivra ! ».
Ce livre est le troisième d'une série sur le flou, le premier étant sur le flou en général, le second sur le flou au cinéma : François Soulages et Pascal Martin (dir.), Les frontières du flou et Les frontières du flou au cinéma, Paris, L'Harmattan, collection Eidos, 2013 et 2014.
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