Les trois nouvelles rassemblées dans ce recueil appartiennent à la
première période littéraire de Kenzaburô Ôé. Elles ont pour protagonistes
de jeunes ou très jeunes gens confrontés à une situation
extrême, exprimée en termes métaphoriques ou réalistes, sexuels,
psychologiques ou politiques. C'est dans une morgue, une maison
de redressement, une famille en décomposition, un lycée et un
groupuscule d'extrême droite que se développe cette violence,
sous des formes diverses : la mort, la nausée, la mauvaise foi, la
manipulation, la culpabilité règnent et brouillent l'univers mental
des jeunes anti-héros.
Publié en août 1957, «Le faste des morts» a lancé la carrière de
l'auteur qui n'avait alors que vingt-deux ans et faisait preuve d'une
maîtrise surprenante, associée à une véritable vision du monde : à ce
titre, il est resté comme un repère essentiel de son oeuvre.
«Le ramier» fut publié quelques mois plus tard, en mars 1958. Il
met en scène un groupe d'adolescents incarcérés dans une maison
de redressement et décrit les rapports de force, d'humiliation, de
fascination et de domination sexuelle qui se tissent entre les jeunes
délinquants en milieu clos.
Enfin, «Seventeen» parut en janvier 1961. Décrivant la psychologie
d'un tout jeune homme que la frustration sexuelle et les complexes
conduisent à s'engager dans l'extrême droite, cette nouvelle au ton
parodique eut des conséquences politiques importantes.
R. N. et R. de C.
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