Centré sur l'analyse des interprétations et des débats historiographiques autour du fascisme historique, cet ouvrage, qui inaugure une nouvelle collection " Écritures de l'Histoire ", se propose également d'examiner les phases où ces débats ont pris l'allure de controverses qui ont vu converger renouveau historiographique, enjeux de mémoire et contexte de crise politique.
Qu'est-ce que le fascisme ? Et à quoi tient la fortune de ce mot depuis son apparition dans l'Italie de 1919 ? Pour répondre à ces questions, cet ouvrage fait le point sur les interprétations et débats historiographiques relatifs au fascisme, qui font partie intégrante de sa construction comme objet historique. Le flou conceptuel ainsi que les usages polémiques qui ont longtemps entouré ce terme ont favorisé des lectures multiples du phénomène, les unes forgeant des conceptions extensives (certaines à des fins de délégitimation politique), les autres s'efforçant au contraire de limiter son usage à quelques mouvements et régimes politiques de l'Europe des années 1919-1945. Depuis les années 1960, en rupture avec les interprétations " classiques " du fascisme, les relectures et révisions historiennes ont permis de redonner au phénomène toute son autonomie politique et culturelle et aux fascismes nationaux toute leur singularité.
L'ouvrage se propose également d'examiner les phases où ces débats interprétatifs ont pris l'allure de controverses, se déplaçant dans les médias de masse et dans l'univers politique, afin d'identifier des configurations où convergent renouveau historiographique, enjeux de mémoire et contexte de crise politique. Car c'est bien du côté des usages publics de l'histoire que le regard de l'historien doit désormais se porter, afin de contribuer à une meilleure compréhension de notre présent.
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