« Le droit est mort, vive le droit ! » Tel est peut-être le seul
principe immuable de la culture juridique. Il exprime combien
rien en droit ne serait éternel, rien n'y serait figé, tout s'y
transformerait, tout s'y renouvellerait sans cesse. Au XXIe siècle,
ce principe s'appliquerait à tel point que le droit changerait
d'ère : il passerait de la modernité à la postmodernité. L'objet
de ce livre est de proposer quelques pistes, quelques repères,
une grille de lecture, afin de comprendre le nouveau droit que la
globalisation modèle.
La principale caractéristique du droit postmoderne résiderait
dans le développement d'une forme de concurrence juridique
entre puissances publiques et puissances privées. La révolution
copernicienne de la pensée juridique serait ainsi la rupture du
lien consubstantiel entre droit et État que la modernité avait
noué. La société civile serait désormais au coeur du jeu juridique.
Les juristes devraient toujours étudier la loi et la jurisprudence,
mais ils devraient également s'intéresser aux nouveaux objets
normatifs que sont les usages, les codes privés, les chartes,
les normes comptables, les normes managériales, les normes
techniques, les standards, les protocoles, les algorithmes, les
meilleures pratiques, les labels, les indicateurs, les classements,
etc.
Les théories du droit postmodernes retiennent des
conceptions pragmatiques du droit faisant entrer toutes les
normes effectives dans le monde juridique. Au droit moderne le
stato-centrisme, au droit postmoderne le panjuridisme. Là où la
modernité a étatisé le droit en remplaçant le jusnaturalisme par
le juspositivisme, la postmodernité privatise le droit en ouvrant
la recherche juridique aux diverses formes de régulation sociale,
corporatiste, technologique ou encore économique.
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