Le droit du travail est en danger : réquisitoires
et entorses remettent symboliquement
et pratiquement en cause le dispositif d'encadrement
légal du travail salarié et de protection
des travailleurs qui s'était progressivement mis
en place. Sur fond de dérégulation et de désinvestissement
de l'État, mais aussi de division
syndicale et d'asthénie des luttes sociales, la
«sécurité juridique» des salariés n'a pas cessé
de se détériorer.
Défense des salariés devant les prud'hommes,
recours contre les licenciements collectifs, syndicalistes
spécialisés dans l'action juridique et
judiciaire, stages de formation juridique..., sont
des moyens de plus en plus utilisés. En effet,
depuis le début du siècle, les dirigeants syndicaux
et les militants ont compris que le droit
pouvait être une ressource pour transformer les
relations sociales, accroître la protection des
salariés ou imposer de nouvelles normes. Ainsi,
le droit du travail a été progressivement construit
par les représentants des salariés, suite
aux luttes sociales, dans des conjonctures favorables
aux salariés - années 1900, après-1936,
après-1945, après-Mai 68.
Que se passe-t-il lorsque le droit devient l'arme
du faible et apparaît comme la seule forme de
contre-offensive possible face à la dérégulation
et à la remise en cause de la protection des
salariés ? Le droit ne conduit-il pas aussi à individualiser
les conflits sociaux et à renforcer la
délégation à des spécialistes au sein des organisations
syndicales ?
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