Les philosophies de l'histoire se nourrissaient de miettes tombées de la table du théologien. L'effondrement de leurs projets onto-théologiques permettrait-il de penser enfin l'histoire en fidélité au logos de la philosophie ?
Mettre toute métaphysique de l'histoire entre parenthèses ne consacre pas l'étemel retour du même, ou plutôt du pareil, mais libère le champ d'une temporalité plénière. Et parce que la temporalité - le temps tel que je le vis et que nous le vivons - se déploie comme ce que l'on peut nommer une histoire, celle que je suis et celle que nous sommes, alors la question philosophique de l'histoire peut être logée sans reste dans une quaestio de tempore formulée après Husserl et Heidegger, et certains autres : sans préjuger d'une eschatologie que seule la théologie peut organiser, mais en s'autorisant à en précomprendre les raisons.
L'existence est le mode d'être de l'étant que nous sommes, et l'existence est être en/comme histoire, historialité. L'historialité est une dimension de la temporalité. Qui le sait saura éviter les ornières de la philosophie de l'histoire. Non pas pour décrire une existence sans histoire, mais pour rendre raison du phénomène de l'histoire. En première instance seulement, certes, mais en rigueur, parce que sans prétention apocalyptique indue. L'histoire dont nous parlons est une réalité avant-dernière.
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