Le Dicôlon - figure qui hante le narrateur et l'engage à raconter son histoire - est ce personnage à deux corps du théâtre populaire grec, ce héros de carnaval qui porte en permanence sur son dos le corps mort de son frère.
Le conflit intime du même et de l'autre va jeter Haris, le frère, dans un désenchantement qui touche aussi bien la terre d'origine - une Grèce mythique - que la terre d'accueil - une Europe idéalisée -, et aboutit à l'échec amoureux puis au suicide dans la solitude de l'exil.
Mais le mort que l'on porte en soi, au point que les deux corps n'en forment qu'un, se révèle, au fil du récit, comme le signe de la fraternité fécondante de la vie et de la mort, capable d'engendrer du sens, une parole et une existence renouvelées.
« C'est toujours ainsi que les choses se passent : toutes nos idées ne sont-elles pas toujours dues à des morts, que nous devons ramener à la vie et pousser plus avant ? Et si nous étions tous d'une certaine manière Dicôlon ? »
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