Depuis le début du siècle, les communes ouvrières connaissent des évolutions sociologiques considérables. Constituées socialement et économiquement au XIXe siècle, dans un contexte d'industrialisation, elles sont frappées de plein fouet par les processus de restructuration qui remettent en cause leur base économique et bouleversent le groupe social sur lequel elles avaient construit leur identité. Ces villes ont en commun une articulation particulière entre une identité sociale, l'identité ouvrière, une identité politique et une identité locale. Elles ont développé des formes spécifiques d'enracinement territorial dont la banlieue rouge fournit l'exemple le plus typique. Mais aujourd'hui, ces points d'ancrage des identités populaires sont en train de céder tandis que le patrimoine commun du groupe ouvrier, constitué autour du quartier, de l'usine et des organisations politiques, s'est désagrégé.
Que deviennent alors les villes ouvrières ? Comment ces évolutions économiques et sociales se traduisent-elles dans l'espace urbain comme dans la vie politique ? Existe-t-il encore une banlieue rouge ? C'est à ces questions que cet ouvrage tente de répondre.
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