René Pujol (1887-1942)
"Paulette se dressa sur son séant et tendit l’oreille, car il se passait dans la maison quelque chose d’anormal. On courait dans le couloir, des coups sourds retentissaient à intervalles inégaux, et une voix étouffée répétait :
– Ouvrez, monsieur !... ouvrez !...
Quelques secondes suffirent à Paulette pour s’éveiller tout à fait. Elle sauta sur le tapis, et chercha ses mules dont une avait glissé sous le lit.
Une autre voix cria :
– Allez chercher un serrurier !...
Paulette rajusta son pyjama et donna un rapide coup de brosse à ses cheveux courts. C’était une belle jeune fille blonde, ayant à peine dépassé vingt ans. De grands yeux gris éclairaient son visage, sous l’arc parfait des sourcils admirablement dessinés. Avec son petit nez légèrement retroussé, sa bouche gourmande, elle avait un air à la fois puéril et très féminin.
Avant de sortir de sa chambre, Paulette regarda machinalement la pendule. Dix heures. Elle se levait habituellement beaucoup plus tôt, mais la veille, après une représentation de Lohengrin à l’Opéra, elle était allée souper à Montmartre avec sa tante, son oncle et des amis.
Au bout du couloir, devant la porte de la salle de bains, quatre domestiques étaient groupés. Il y avait là le maître d’hôtel Pierre, les deux femmes de chambre Léontine et Maria, et le chauffeur Gaston. C’était ce dernier qui heurtait obstinément le panneau en disant :
– Ouvrez, monsieur !... ouvrez !..."
M. Dauterive est retrouvé mort enfermé dans sa salle de bain ; son épouse est inconsciente dans un placard et ne se souvient de rien. L'affaire est confiée à M. Fringuet, un vieux policier plutôt peureux et secondé par M. Marmoussaille aussi fort que bête. M. Fringuet arrivera-t-il à dénouer les fils de cette étrange énigme ?
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.