Baudelaire estimait ses Petits poëmes en prose supérieurs aux Fleurs du Mal. Lucien Goldmann y découvre une vision du monde spécifique, qui donne raison à l'écrivain. Sous l'impulsion d'un Démon d'action ou Démon de combat, le poète revendique l'acte satanique pour faire se redresser le pauvre, en lui rendant son honneur. Lucien Goldmann dirigea le « Séminaire Baudelaire » au Centre de sociologie de la littérature de l'Institut Solvay à Bruxelles, du 22 janvier au 6 juin 1970. Agnès Caers reconstruisit les 14 séances ; elle en transcrivit intégralement sept de deux heures, grâce à l'enregistrement du séminaire, demandé par Thomas Merton de la Columbia University de New York. Cet unique enregistrement d'un séminaire bruxellois de Lucien Goldmann permet d'entendre Marcel Broodthaers, plasticien de réputation internationale, reçu comme « poète artiste » de ce séminaire de 3ème cycle. Source inédite rare pour l'étude de la pensée de Marcel Broodthaers. Au fil de l'ouvrage, le lecteur suit la découverte progressive de la vision démonique de Baudelaire et voit s'accomplir l'opération philosophique délicate de transcrire en langage conceptuel l'univers imaginaire de l'oeuvre. Il s'initie à l'usage de la Weltanschauung ou vision du monde. Le concept est venu de la sociologie compréhensive de Max Weber, qui comprend l'esprit du capitalisme à partir de l'homo economicus, un ideal-type, ou modèle utopique construit. L'ideal-type devient Forme chez Georges Lukács et inspire Le Dieu caché de Lucien Goldmann, qui le rend célèbre comme spécialiste incontesté de cette méthode d'interprétation. Une analyse de Baudelaire et une méthodologie à inscrire aux programmes d'études de Lettres !
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