D'un fait divers particulièrement horrible qui l'a
marqué dans sa jeunesse - Le crucifié d'Hengoat
-, Charles Le Goffic tire un roman régionaliste âpre,
dur et réaliste (1891) qui marque la nouvelle modernité
des écrivains bretons de la toute fin du XIXe siècle.
Cette affaire du crucifié d'Hengoat bouleversera et
passionnera toute la Bretagne (avant d'être détrônée,
bien plus tard, par l'affaire Seznec) car il y a là tous les
ingrédients susceptibles de déclencher la curiosité, la
stupéfaction, l'horreur et le frisson du public.
Un jeune paysan est retrouvé «crucifié» aux brancards
d'une charrette après avoir été étranglé dans
son sommeil. La soeur et le beau-frère sont rapidement
accusés, mais sans preuves matérielles, ce qui motivera
leur acquittement lors du procès, en 1883.
Pourtant, au cours du procès, l'on découvre aussi les
singuliers agissements des protagonistes autour de la
sulfureuse statue de saint Yves-de-Vérité ! Le saint a
été de tout temps révéré pour sa clairvoyance dans les litiges
les plus embrouillés et pour rendre des arrêts de justice divine...
Et dans ce pays du Trégor, l'on continue, en cette fin de
XIXe siècle, à «vouer» à saint Yves ses ennemis intimes. Et
si le saint en reconnaît le bon droit, les personnes «vouées»
mourront dans un strict délai de neuf mois !
Le décor est planté : il reste à rentrer dans l'histoire du Crucifié
de Keraliès, passionnant témoignage de la haine et du mysticisme
religieux venant du fond des âges.
Le post-scriptum donne les clés du roman et permet de comprendre
les tenants et aboutissants de la véritable affaire criminelle.
Passionnant de bout en bout !
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