Le 25 octobre 1663, Jacques Boyer, chanoine de Saint Etienne de Toulouse, abbé commendataire de Sauvelade, était assassiné en Béarn, ainsi que son aumônier, dans sa demeure de la « grange » cistercienne de Capbis. Seize assassins, mandatés par les communautés de Bruges, Asson et Louvie-Juzon perpétrèrent ce crime avec une rare sauvagerie. Dans le Piémont pyrénéen, le petit bassin de Capbis était à égale distance des grandes vallées pastorales de l’Ossau et de l’Ouzom. Les cisterciens n’avaient jamais mis en valeur ce modeste domaine dont les « herms », les terres communes, servaient de pâturages en indivision aux trois communautés.
Cet essai cherche à démêler les circonstances, les causes, les visages des assassins et des victimes d’un crime qui donna matière à un proverbe d’un emploi courant jusqu’à la fin du XIXe siècle. L’abbé de Sauvelade ne fut pas le seul ecclésiastique victime d’un crime dans le Béarn du XVIIe siècle. Pourquoi sa « mourt » est-elle la seule dont la mémoire collective ait conservé si longtemps le souvenir ?
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