Plutôt associé à la Rome des Césars ou à la Renaissance italienne, le crime de poison manque d'un éclairage historique pour la période médiévale.
Il s'inscrit pourtant d'une manière particulièrement intéressante dans la société et les mentalités du Moyen Âge, dans la mesure où il se commet à l'exact opposé de l'homicide ordinaire, ouvert, sanglant et lié à l'honneur.
Dans le sillage d'une histoire de la criminalité aussi attentive à la définition du crime, à sa sociologie (imaginaire ou effective) et à son anthropologie qu'à sa mesure et à ses dimensions judiciaires et juridiques, étroitement liées à la question du pouvoir, cet essai mené à l'échelle de la Chrétienté latine et des dix siècles médiévaux, vient mettre en lumière la pratique, les usages et la perception d'un crime à tous égards «caché», comme disent les juristes du temps.
Bien plus qu'un simple moyen de tuer, le crime de poison constitue une sorte de réceptable des anti-valeurs de la civilisation médiévale, en même temps qu'un révélateur de ses angoisses et de ses fantasmes.
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