Héros favori de la littérature de l'Ouest américain dès le XIXe siècle, le cow-boy s'est définitivement imposé au XXe siècle grâce au western. Le sourire de Gary Cooper, le profil de Clint Eastwood et la carrure de John Wayne ont fait le tour du monde. La réalité historique du personnage s'est brouillée derrière l'artifice de cette image, son passé s'est effacé devant le mythe.
À l'époque des expériences coloniales hispanique et anglo-saxonne qui ont marqué la conquête des Amériques, rien ne distingue ce simple vacher du chopo mexicain ou du gaucho argentin. Et aux belles heures de l'élevage texan, après une journée de piste sur un cheval dont le prix sera déduit de son maigre salaire, ce « travailleur ordinaire du bétail » n'a pas toujours l'allure ni l'âme d'un héros. Le cow-boy s'affirme dans l'Amérique anglo-saxonne prospère du XIXe siècle. Il est utilisé dans la lutte contre le métissage et imposé dans un processus de quête d'identité nationale. Homme de la terre, aventurier, individualiste, il fait le lien entre l'Amérique pastorale et l'Amérique industrielle.
Incarnation du rêve américain, le cow-boy est un parfait exemple de la réussite des inventions culturelles de l'Amérique. Philippe Jacquin, spécialiste de l'Ouest américain, le démontre avec brio dans ce livre.
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