À travers l'analyse des projets, réalisations et livres de l'architecte, urbaniste
et homme de lettres que fut Le Corbusier, cet essai propose une critique
approfondie de la froide vision du monde qu'a générée et tenté de déployer,
par une suite ininterrompue d'écrits et de nombreuses réalisations singulières,
l'un des hérauts de la modernité.
Marc Perelman rappelle le consensus, plutôt positif, autour de la figure de
Le Corbusier qui s'est présenté, avec une grande obstination, comme celui
qui a voulu le bonheur des hommes. Lui qui aimait tant l'ordre a souri, sans
toujours plaire, aux régimes autoritaires voire dictatoriaux pour leur proposer
ses services, et en particulier à Vichy. Le fond théorique de cet essai soutient
que les positions politiques, elles-mêmes autoritaires, de l'inventeur de la si
menaçante «machine à habiter» sont à rapprocher sinon à relier à des normes
architecturales rigides, à une conception d'un corps profilé, entre autre par
le sport, et à la création d'une ville unidimensionnelle et uniforme.
Grâce à un savoir-faire constructif original et à une puissance de conviction
redoutable, Le Corbusier a suscité une reconnaissance universelle. Il a été
aussi la source d'inspiration de récentes tendances architecturales et urbaines
parfois inquiétantes (Rem Koolhaas).
Avec Le Corbusier, il est toujours question d'imposer un mode d'existence
unique à l'ensemble des individus.
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