Le Corbeau
Le 24 octobre 1761, neuf mois après le scandale suscité
par L'Amour des trois oranges, une « fable théâtrale » d''un
genre nouveau où il éreintait ses rivaux, Carlo Goldoni
et Pietro Chiari, Carlo Gozzi triomphe au San Samuele
de Venise avec une deuxième « fable », Le Corbeau. Il y
tempère sa veine satirique et, puisant toujours son inspiration dans les contes du napolitain Basile, il propose
à son public une intrigue sombre, remplie de larmes et
de sang, où le tragique se mêle au merveilleux.
Victime de la malédiction d'un Ogre dont il a tué le
corbeau, le roi Millo s'est épris d'une beauté idéale,
introuvable, et a sombré dans la folie. Pour l'aider, son
frère Jennaro a pris la mer et à Damas, il a enlevé la
belle princesse Armilla. Ce faisant, il a excité la fureur
vengeresse du père de la jeune femme, le cruel magicien
Norando. Jennaro est alors confronté à un choix cornélien : voir mourir son frère bien-aimé par sa faute ou
être pétrifié s'il lui révèle les dangers qui le menacent...
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