Au psychanalyste qui, jour après jour, séance après séance,
s'expose à la pensée délirante, à la violence et à l'incohérence
schizophréniques, les sages préceptes de «neutralité
bienveillante» et d'«attention flottante» ne seront d'aucun
secours, et moins encore, quand il est sans cesse pris à
partie dans son être, le modèle canonique du transfert.
L'analyste ne peut alors que travailler sur - et à partir de
- ce que son patient induit en lui d'émotions, de haine,
de jalousie, de culpabilité et d'espoir, voire de folie. Le
contre-transfert, d'obstacle et d'accident qu'il est dans les
analyses classiques, devient l'instrument par excellence du
traitement.
Sous le paradoxe des énoncés, dans l'intensité des échanges
qui lient les protagonistes, sachons reconnaître la question
que Searles nous pose : d'où vient ce besoin que nous
avons de vouloir «guérir» nos semblables, et d'abord nos
parents ?
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