Ce livre participe à la question de l'écriture des mathématiques, de leur hermétisme, de leur inutilité aussi bien, qu'on la prenne au sens métaphysique de Blaise Pascal, ou au sens pragmatique de l'application que nous imposent aujourd'hui certains tenants des algorithmes. Et je pourrais ici citer quelques phrases, involontairement à la Lautréamont, de quelques manuels présentant les Big Data comme la panacée. Au contraire, dans ce livre s'impose la référence à Jacques Roubaud - poète et mathématicien et historien critique -, et l'allusion à Yves Bonnefoy. Il y a le parcours de la galerie de génies tels Galois. Et les réflexions de Leopardi, ou de Malherbe, parmi tant d'autres.
Cet ouvrage se débarrasse du genre de l'anthologie, pour accéder, grâce à trois voix bien différentes mais parallèles, à une réflexion qui n'évite pas la question de l'esthétique et du sublime, et n'en fait pas l'objet d'une dissertation imposée en classe de terminale. Est en jeu l'invention humaine, sa construction ou tout aussi bien sa découverte, mais en plus la façon dont l'inventeur aussi bien que le lecteur se les approprient. Avec le beau dilemme de savoir si doivent se louer le résultat ou la façon de le trouver ou de le retrouver, problème qui touche chacun de nous, mathématicien ou non, poète ou non.
On va, l'espace est grand,
On se côtoie,
On veut parler.
Mais ce qu'on se raconte
L'autre le sait déjà,
Car depuis l'origine
Effacée, oubliée,
C'est la même aventure.
En rêve on se rencontre,
On s'aime, on se complète.
On ne va plus loin
Que dans l'autre et dans soi.
Eugène Guillevic
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