Un haut fonctionnaire met en perspective une question brûlante de politique scolaire et donne toutes les clés pour la comprendre.
Beaucoup de voix s'élèvent aujourd'hui contre le collège unique, instauré en 1975, sous prétexte qu'il provoquerait un échec scolaire élevé et qu'il serait ingérable à cause de l'inadaptation de certains publics de collégiens.
L'auteur veut répondre à ces critiques de deux façons : d'une part, en rappelant la logique politique à l'œuvre dans la fondation du collège unique, et d'autre part, en interrogeant en historien tous les dispositifs de gestion des élèves en difficulté mis en place dès les premières années de la réforme.
Son étude montre que, très tôt, les responsables de la réforme ont vu le risque que représentait l'ouverture du collège à tous. C'était un pari qui supposait de profonds changements dans les contenus d'enseignement et dans les modalités d'organisation. Tous les rapports signalent les difficultés très tôt apparues, suggèrent des réponses concrètes pour mieux intégrer les nouveaux publics, pour l'essentiel d'origine populaire. Autrefois exclus des collèges d'enseignement général, ces publics peinent à trouver leur place dans une " école moyenne " encore trop conçue comme l'antichambre du seul lycée d'enseignement général.
Pédagogique, la solution au problème récurrent des élèves en difficulté au collège est d'abord et avant tout politique et sociétale. Voulons-nous une école obligatoire commune à tous ou voulons-nous organiser des filières scolaires précoces en fonction de l'origine socio-économique au risque d'élargie la " fracture sociale " dans le pays ?
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