Le cocher poète
On a lu il y a deux ans le Rambour déchiré de Tombeau de Christopher Falzone, traquant dans l'histoire d'un pianiste américain qui se suicida ce qui pouvait lui parler. Ce Rambour-ci est le facétieux, le pince-sans-rire.
Il fait oeuvre de rédemption en exhumant d'un oubli absolu 24 sonnets d'un certain Alfred Moore, cocher de son état dans les années 1870.
Parce qu'un jour ce poète cocher transporta dans son cab le plus grand de tous : Victor Hugo lui-même, il crut que les portes de la gloire allaient s'ouvrir à lui, à son oeuvre. On peut dire tout de suite que l'histoire se termine mal, comme souvent pour les « seconds couteaux de la littérature » auxquels on n'accorde évidemment pas les honneurs du Panthéon.
Jean-Louis Rambour mène son récit avec une fausse désinvolture. Il écrit en raconteur, à la Alain Decaux, avec la voix de Claude Piéplu. Par sincérité ou par provocation, il affirme à qui l'interroge que cette histoire d'un cocher poète est en fait son autobiographie. Mais qui croire dans ces pages ? Un seul auteur aurait pu contresigner ce livre : Raymond Queneau.
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