«Le cinéma est en effet essentiellement impudique. Puisqu'il a cette faculté de grossir les gestes, servons-nous d'elle. La caméra peut ouvrir une braguette et en fouiller les secrets. Si je le juge nécessaire, je ne m'en priverai pas.»
Jean Genet
Jean Genet n'est pas seulement le plus grand prosateur français de l'après-guerre, l'héritier pervers de Chateaubriand et de Rimbaud, l'homme qui imposa la mythologie des assassins enchanteurs, des grands macs inflexibles et des divines.
Cinéaste - mais aussi scénariste, théoricien - Genet a produit une œuvre rare, provocante, clandestine qui émerge peu à peu depuis sa mort en 1986 : «Il est étrange de constater, écrit Edmund White dans la préface, que Genet a pensé au cinéma tout au long de sa carrière d'écrivain. Il a écrit plus de pages de scénarios que de tout autre littérature.»
A lire l'ouvrage de Jane Giles, on s'apercevra que le cinéma, première culture de Genet adolescent, est au cœur de ses procédures d'écrivain, et que quantité de constructions dans Notre-Dame-des-Fleurs ou Miracle de la rose - montages alternés, flash-backs, détails - en sont issues.
Pour Ed. White, «Un Chant d'amour, le seul film écrit et réalisé par Genet, dévoile sous leur forme pure les techniques qu'il a utilisées dans ses romans et ses pièces de théâtre.»
Outre un préambule de Serge Daney, cet ouvrage comporte une préface d'Edmund White, des entretiens avec Edmund White, Albert Dicby a Nico Papatakis, ainsi qu'une étude de Philippe-Alain Miehaud.
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