En 1989, je n'imaginais pas, en me lançant dans l'aventure de la Sept qui deviendra Arte, que je passerais vingt ans à diriger cette chaîne avec des partenaires allemands. Trois présidents de la République, trois chanceliers d'Allemagne, dont deux avant la réunification, une quinzaine de ministres de la Culture ou de la Communication... Et autant de péripéties politiques à la clé. Il y eu aussi les rencontres exquises avec les grandes figures culturelles et les jeunes talents, de Daniel Barenboïm à Cyril Collard, d'Isabelle Huppert à Marina Hands, de Jeanne Moreau à Angelin Preljocaj. Il y eut de grands écarts, de l'austérité de Corpus Christi à la fantaisie érotique de Vénus et Apollon, du tumulte et de la grâce.
Démontrer que la télévision est un art où l'intelligence et le divertissement peuvent se conjuguer ; mettre les créateurs et la création au centre des programmes ; être curieux, innover, voilà ce qui m'anima durant toutes ces années. Faire la preuve que l'utopie peut se réaliser pour peu que la volonté et les convictions soient mises en œuvre.
Une mission impossible ? Vingt ans après, le choix d'Arte est toujours un pari audacieux.
Jérôme Clément
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