Le caractère proprement exceptionnel de l'oeuvre d'Amelia Rosselli dans le paysage de la littérature italienne de la deuxième moitié du XXe siècle explique certainement sa singularité ineffable. Sa vie dans trois langues : italien, français, anglais, est sûrement une condition fondatrice de son étrangeté. La rencontre décisive se fait avec Pier Paolo Pasolini, en qui elle trouve un interlocuteur privilégié, comme en témoignent l'introduction du poète à sa première publication, en 1964 dans le Menabò, ainsi que leur correspondance. C'est dans ces lettres que l'on découvre le projet d'édition de ses écrits français publiés aujourd'hui.
Le 28 août 1962, Amelia Rosselli écrit à Pier Paolo Pasolini : « Je prépare un dossier pour Monsieur Nadeau de chez Juillard. Il s'agit de trois écrits : "Sanatorio 1954" et "Le Chinois à Rome" (espèce de nouvelles) et "Adolescence" (recueil de poèmes) ».
Ces écrits datent de 1954-1961, période riche en expérimentations dans les trois langues, ils auront leur place dans le volume Primi scritti (Premiers écrits) publié en 1980 en Italie : recueil composé par Amelia Rosselli qui y rassemble ces premières tentatives nous faisant pénétrer dans son laboratoire trilingue.
« Le procès créatif est une fusion de plusieurs éléments mal distingués mal séparables : ne laisse pas ta fantaisie s'égarer ! Elle tient les brides de ton cheval chinois. »
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