Cette cinquième journée d'étude du séminaire Philosophie du langage
(dirigé par Fabien Vallos) a pour titre Le chiffre & le texte (formes d'usages)
et a eu lieu le mardi 14 février 2012 à l'École d'Enseignement Supérieur
d'Art de Bordeaux. Nous avons invité pour cette journée le philosophe
Quentin Meillassoux et l'écrivain Antoine Dufeu.
En septembre 2011, a été publié Le nombre et la sirène de Quentin
Meillassoux qui analyse Un coup de dé jamais n'abolira le hasard de
Stéphane Mallarmé dans une tentative d'élucidation d'un nombre et
dans la possibilité d'un déchiffrement de ce que la modernité appelle un
poème. Si le travail d'écriture d'Antoine Dufeu consiste en même temps
à pulvériser l'idée de l'unité stylistique et matérielle du texte et du poème
alors même qu'il ne cesse de le réaliser dans une efficacité du chiffre et de
la profusion, et si la recherche de Quentin Meillassoux consiste à penser la
modernité du poème dans un nombre unique, alors nous devons proposer
de penser encore ce qu'est pour nous le chiffre, le texte et l'usage que nous
en faisons. Nous pourrions alors proposer comme énoncé central de cette
journée d'étude, l'idée paradoxale que ce que nous appelons le poème
ou le poématique, pour notre modernité, est contenu dans l'idée qu'il
maintient et qu'il expose, systématiquement, un chiffre ou un nombre
dont le celement, essentiel pour que l'oeuvre se maintienne, pourrait
éventuellement advenir à un dévoilement sans que rien ne change, puisque
ce n'est pas le sens du chiffre qui compte mais ce qu'il se produit dans
l'idée du déchiffrement. L'usage du poème, de l'oeuvre, n'est pas à saisir
dans l'appropriation d'un sens mais dans la figure originelle et cependant
insignifiante de son secret.
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