Quand lui arrivent les informations sur les journées
de février 1934 en Autriche, Anna Seghers
habite la banlieue parisienne. Elle a quitté l'Allemagne
au lendemain de l'incendie du Reichstag.
L'émigration ne signifie pas pour elle le refuge
dans une tour d'ivoire mais une possibilité de continuer,
par la littérature, à combattre.
Ce livre donne l'impression d'une caméra qui se déplace
sur les lieux mêmes des événements. Anna Seghers
rapporte, sans presque jamais les habiller de commentaires,
les propos ou conversations des individus rencontrés.
Ici, aucune mise en scène des faits, de ce qui
les précède et peut les expliquer. La plongée est immédiate.
Influencée par le cinéma, cette technique
narrative, bien qu'utilisée déjà par Alfred Döblin ainsi
que par John Dos Passos, ne manque pas d'originalité
pour un type de récit que son auteur veut politique.
Anna Seghers a retracé avec une imagination, une ardeur
et une rapidité stupéfiantes la dernière des phases à la
fois glorieuses et désespérantes des luttes du mouvement
ouvrier dans l'Europe du XXe siècle.
Pilonné par la police de Daladier dans le cadre des opérations
de police visant à détruire les organisations du
PCF, ce livre est longtemps resté introuvable. Le voilà
à nouveau édité, enrichi d'une préface de Lionel Richard
et d'un hommage à la traductrice du roman, Jeanne
Stern, par Pierre Radvanyi.
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